Départ de Taye Taiwo : la fin d’une époque

Ce n’est pas sans un petit pincement au cœur que l’histoire entre l’OM et Taye Taiwo s’achève. Dernier rescapé d’un renouveau qu’il incarne pleinement, entamé il y a quelques années de cela, son départ tourne définitivement une page de l’histoire du club.

Joueur aussi agaçant qu’attachant, il restera dans les annales comme celui qui a disputé le plus de rencontres européennes sous le maillot ciel et blanc.Un jeune plein de promesses, pas toujours tenues…Arrivé sur la pointe des pieds en Janvier 2005, l’espoir du football nigérian intègre la réserve et se fait vite remarquer du fait de ses dispositions athlétiques naturelles (héhéhé), ce qui lui vaudra le surnom de Goldorak. Résultat, à 17 ans, il jouera 4 matchs en équipe première lors de sa première moitié de saison au club. Ainsi, il incarnera vite le futur du club tant les entraîneurs successifs s’appuieront sur lui, voyant en lui un futur grand.

C’est vrai que le jeune Taiwo a du potentiel. Malgré une culture tactique approximative, un placement qui ne l’est pas moins et un marquage chewing-gum, tout le monde s’accorde pour dire que l’OM tient là une perle rare. Ses coups francs surpuissants débloqueront nombre de situations lors de sa première saison complète, que ce soit en championnat, en coupe intertoto ou en coupe de France. On se souvient tous des « scuds » envoyés par le Nigérian, repoussés péniblement par le gardien adverse, et repris victorieusement par un Ribéry qui n’avait qu’à pousser le ballon au fond des filets. Mais on se souviendra surtout de ses coups-francs directs contre Lyon et lors de l’inoubliable demi-finale de coupe de France contre Rennes, où il avait fait trembler les filets, et le portier Rennais Isaksson qui a été inspiré de laisser le missile passer, sous peine d’y laisser ses jolies mimines. Taiwo blessera même le gardien de la réserve à l’entraînement avec cette « arme » redoutable.

On a souvent vu en lui un futur Roberto Carlos, mais la comparaison avec le brésilien ne se fera qu’avec ses frappes de mules. Pour le reste, ça n’a rien à voir. Tout d’abord, ses coups francs sont devenus tellement prévisibles que passée sa première saison complète, il n’en a plus marqué beaucoup. Pire, il a tellement agacé ses entraîneurs du fait de ses sautes de concentration et refus de se placer correctement sur son côté gauche, qu’il s’est vu écarté de l’équipe titulaire. Pourtant, jamais Alain Cantareil, Jérôme Bonnissel ou l’inénarrable argentin Krupoviesa ne saisiront leur chance, et Taiwo conservera son poste. Il faudra attendre que l’intransigeant Didier Deschamps lui préfère Gabriel Heinze pour le voir durablement sur le banc et éviter les boulevards sur le côté gauche de la défense olympienne.

Souvenirs contrastés

Comme il a été dit auparavant, Taye Taiwo incarne une époque. Il a été de la campagne mythique en intertoto contre la Lazio de Rome et surtout le Deportivo La Corogne, ainsi que celle menant les troupes de Jean Fernandez en finale de la coupe de France. Il sera aussi un des pions essentiels de l’équipe d’Albert Emon finissant deuxième, performance aussi remarquable qu’inespérée (avoir Albet Emon comme entraîneur, c’est quand même un sacré handicap !), et qui remettra le club sur les bons rails.

A titre individuel, deux matchs resteront gravés dans les mémoires, les deux sont en finale de coupe. Le premier, c’est la finale OM-PSG où sa bourde défensive (il se fera piquer le ballon bêtement par Edouard Cissé) coutera surement la victoire. Le second souvenir est beaucoup plus récent, et remonte à la finale de coupe de la Ligue contre Montpellier, durant laquelle il offrira un dernier cadeau et titre au club et aux supporters, en inscrivant le seul but du match d’une volée ratée du pied droit (pour changer). Il fêtera d’ailleurs la victoire par un chant grivois qui fera beaucoup rire les marseillais, mais moins les parisiens et les instances du football français qui le suspendront pour son dernier match au stade Vélodrome. Souvenirs contrastés qu’on vous dit…

Bon vent, Taiwo !

Alors que le lorientais Morel s’apprête à lui succéder, on ne peut s’empêcher de verser une petite larme… Nostalgie, quand tu nous tiens ! On perd aujourd’hui un joueur emblématique et un homme attachant, à qui nous souhaitons bonne chance à Milan, ainsi qu’à son nouveau club pour lui inculquer les rudiments du placement défensif. Comme cadeau de départ, on t’a préparé cette cassette de chants de supporters marseillais sur Milan. N’hésite pas à la leur chanter quand tu y seras.

 
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Article lu 1573 fois, écrit le par bibpanda Cet article a été posté dans Mercato. Sauvegarder le lien.

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