LOSC-OM : réveillez-vous !

Voilà à présent cinq journées que l’OM n’a plus gagné un match en ligue 1, pointant à une honteuse seizième place au classement à seulement quatre points du dix-huitième, Montpellier, premier relégable.

La série noire continue, l’état d’urgence est déclaré, les joueurs doivent se réveiller et les dirigeants assumer ce début de saison chaotique. L’heure du réveil a sonné, à commencer par ce dimanche face à des Lillois également moribonds. Le match promet.

 

Diarra, la seule satisfaction de ce début de saison.

Diarra, la seule satisfaction de ce début de saison.

 À l’heure du premier bilan

Marseille vient d’enchaîner un cinquième match d’affilée sans victoire en Ligue 1 en concédant le nul face à Lorient dimanche dernier (sept matchs sans succès si l’on compte l’Europa League). Le club s’enfonce dans les bas-fonds du classement et les joueurs ne semblent même pas animés d’un sentiment de révolte. Pis, le jeu pratiqué est pauvre, sans relief et les deux prochaines journées ne laissent présager rien de bon, avec deux déplacements périlleux chez les Lillois et les Nantais, deux clubs ne réussissant pas vraiment aux Phocéens.

Alors, à l’heure du premier bilan, le constat fait peur et la comparaison avec le jeu pratiqué l’année dernière donne envie de pleurer.

De la jouissance à l’ennui

Tout a commencé le jour du départ surprise de Bielsa au lendemain de la première journée. Ajoutons à cela la fuite des cadres et une fin de mercato agitée et abracadabrante, les joueurs ont déjà dû faire face à beaucoup d’agitation lors de l’intersaison et de ce premier quart de championnat. L’instabilité caractérisant le club est malheureusement revenue comme un boomerang en pleine face des supporteurs.

Arrivé mi-août à la tête de l’équipe, Michel tente tant bien que mal de remettre le club dans la bonne direction, mais sans grand succès pour le moment.

Tout avait pourtant bien commencé avec un match convaincant face à l’ogre troyen, gagné six buts à zéro. L’entraîneur marseillais semblait déjà avoir imposé ses principes de jeu en présentant son équipe dans une configuration tactique en 4-1-4-1 et un pressing qui semblait plus structuré et bien moins éprouvant pour les joueurs.

Seulement, le déplacement à Guingamp a refroidi rapidement les plus optimistes d’entre nous (hein gigi ?). L’OM, malgré une domination nette, s’est incliné deux buts à zéro sur pratiquement deux occasions bretonnes.

Les Marseillais ont par la suite obtenu des résultats en demi-teinte, puisque même s’ils parvenaient à prendre des points à domicile (victoire éclatante contre Bastia, match nul face à Lyon alors que l’équipe jouait à dix), les résultats à l’extérieur étaient plus qu’insuffisants.

Malgré tout, au mois de septembre, les fans continuaient de croire à une remontée au classement et à une lutte pour le podium avec les favoris de la Ligue 1.

Puis la machine a commencé à véritablement s’enrayer lors de la réception du redoutable SCO d’Angers, scotchant l’équipe dans le dernier tiers du classement et cela avant un scabreux déplacement chez les qataris de Paris.

Au moment de tirer le bilan, le premier problème flagrant est l’animation tactique mise en place par Michel. Dans ce 4-1-4-1, les défenseurs se chargeant de remonter les ballons sur les côtés, les adversaires ont très vite compris qu’il était essentiel de bloquer les couloirs marseillais quand les ailiers se doivent de libérer l’espace en repiquant à l’intérieur. Cela explique certainement pourquoi l’entraîneur espagnol s’entêtait à faire jouer Cabella sur un côté, alors qu’il ne fait aucun doute que son apport serait plus important en évoluant dans l’axe.

L’organisation pratiquée est facilement lisible puisque la première passe est généralement destinée à un ailier, ouvrant soit sur son latéral, soit à l’intérieur, pour un milieu de terrain. À ce petit jeu-là, les équipes adverses ont beau jeu de bloquer les offensives, et l’animation de l’équipe en est devenue stéréotypée. Le match face à Angers en est le parfait reflet : les noirs et blancs avaient décidé de mettre beaucoup de densité dans ces zones latérales, empêchant ainsi les Marseillais d’enchaîner les phases de jeu.

Depuis, Michel a décidé de changer de schéma tactique pour un 4-2-3-1, mieux adapté aux joueurs dont il dispose. Il a confié à Cabella l’animation du jeu marseillais, en remplacement d’un Barrada ne déméritant pas, mais ralentissant les phases offensives.

Seulement, à nouveau, les résultats parlent d’eux-mêmes, les Marseillais continuent de s’enfoncer dans une crise dont on ne sait vraiment pas comment ils vont pouvoir se sortir, malgré les prestations de haute volée de Lassana Diarra.

Dans quel bourbier me suis-je mis?

Dans quel bourbier me suis-je mis?

Lassana Diarra, la pierre angulaire du milieu

Où l’OM en serait-il sans la seule vraie satisfaction de ce mercato estival ? Titulaire surprise dès le premier match dirigé par Michel, Lassana a tout de suite impressionné par sa sérénité, son calme et sa science du jeu. Preuve en est avec son retour en équipe de France, après cinq ans d’absence.

Au cœur de l’organisation, même s’il joue milieu défensif, il est le seul à avoir fait preuve de constance au meilleur niveau, permettant d’accélérer le jeu par son aisance et sa précision dans l’exercice des passes et des transversales. Lorsqu’un côté est bloqué, Lassana permet à l’équipe d’orienter le jeu à l’opposé, donnant ainsi à l’ailier ou au latéral une situation parfaite pour jouer dans l’espace et de s’offrir souvent un duel avec le défenseur, créant par là même les décalages nécessaires pour se procurer des actions de buts.

Ayant également de la facilité à perforer le milieu de terrain par sa capacité à accélérer balle au pied, il permet aux Phocéens de sauter les relais dans le cœur du jeu pour trouver rapidement un attaquant dans la profondeur, à l’image de sa passe décisive pour Batshuayi face à Troyes.

Néanmoins, il n’aura pas fallu longtemps pour que les clubs adverses se rendent compte du danger que représente ce joueur. Il suffit de reprendre l’exemple d’Angers, dont l’attaquant avait pour rôle de ne laisser aucun espace au milieu marseillais, quelle que soit sa position sur le terrain. Résultat, les joueurs sont rentrés au vestiaire avec une défaite sans appel.

Il est clairement le poumon de cette équipe, mais il ne sera jamais en mesure de faire basculer un match à lui tout seul, tant qu’il n’existera pas une animation offensive et une intensité plus importante en phase défensive.

Une animation offensive plate et une défense sans intensité

Nkoulou et Nkoudemou

Nkoulou et Nkoudemou

Michel va devoir trouver des solutions rapidement pour permettre à son équipe de retrouver des résultats positifs. À commencer par son bloc équipe, trop souvent coupé en deux.

En conséquence, l’OM ne parvient plus à accélérer le jeu comme les joueurs pouvaient le faire l’année dernière sous les ordres de Bielsa avec du mouvement, de l’intensité et de la disponibilité. Trois éléments de jeu portés disparus et qui expliquent toutes les difficultés actuelles pour remporter un match.

Les adversaires ont réussi à s’adapter au jeu olympien, en bloquant les couloirs et Diarra. Seuls des exploits individuels permettent aujourd’hui de changer de rythme et de se remettre dans le sens du jeu. Les Marseillais doivent éliminer au minimum deux, voire trois joueurs, avant de pouvoir trouver une solution. Il est impensable de se reposer sur la seule qualité individuelle pour espérer obtenir des solutions et des résultats positifs à long terme. Les joueurs offensifs perdent en lucidité dans la zone de vérité et il n’est pas rare de voir Batshuayi s’excentrer afin d’apporter des solutions en profondeur à ses partenaires. Mais, en agissant ainsi, les Phocéens perdent de la présence dans la surface de réparation adverse et de l’efficacité. En clair, l’équipe ne parvient plus à déséquilibrer le bloc adverse et à se procurer des actions de buts. Marseille n’a marqué qu’un but par match en moyenne sur les cinq derniers disputés.

La comparaison avec l’année dernière fait mal : la défense n’était certainement pas une forteresse imprenable, mais les buts et le spectacle étaient, eux au moins, au rendez-vous chaque week-end. En cette nouvelle saison, bien malin celui qui pourrait trouver un supporter satisfait des prestations marseillaises (hein gigi ?)

En somme, l’OM n’est pas au niveau pour espérer une victoire au coup de sifflet final, qui plus est lorsque la défense est elle-même aux abois.

En effet, comme évoqué précédemment, lors de l’arrivée de Michel, ce dernier a très rapidement abandonné le pressing de tous les instants instauré par son prédécesseur, pour privilégier une équipe bien en place associée à un pressing maîtrisé et par séquences à la perte du ballon.

En conséquence, l’OM se montre relativement solide dans sa moitié de terrain, dû en partie à l’énorme présence physique de Lassana Diarra. Cependant, c’est dans le camp adverse que les faits ont beaucoup changé, en comparaison avec l’équipe dirigée par Bielsa, avec un pressing inexistant, occasionné certainement par un manque d’énergie de la part des joueurs pour le provoquer, voire d’une consigne donnée par l’entraîneur. Ou peut-être tout simplement, s’agit-il d’une mentalité française parfaitement résumée par Michel lui-même à la veille d’un match de coupe d’Europe face à Liberec : les joueurs choisissent leurs matchs afin de se préserver. Certains allant même jusqu’à demander de ne pas prendre part à une rencontre.

L’OM ne presse plus, phase de jeu qui faisait la force des Marseillais l’année dernière et qui leur permettait de récupérer les ballons haut et donc de se créer rapidement des occasions de buts.

Michel a décidé de laisser plus de liberté à ses joueurs que ne le faisait l’entraîneur argentin, qui imposait un cadre rigide et exigeait une responsabilisation de la part des joueurs. Cette approche du nouveau coach est censée offrir plus de liberté et une meilleure gestion des efforts (la saison est très longue), mais donne surtout l’impression que certains joueurs se sont déresponsabilisés à l’image de Nkoulou ou de Batshuayi, qu’on voyait beaucoup plus au pressing l’année dernière.

Malgré toutes ces lacunes, l’entraîneur phocéen continue de chercher des solutions, et, comme on l’a mentionné, a décidé de changer de schéma tactique en passant dans un 4-2-3-1. Ce choix a montré de belles promesses lors du match face au PSG avant que l’équipe ne retombe dans ses travers quinze jours plus tard contre Lorient.

Et même si cela permet à Batshuayi de bénéficier de plus de soutien avec Cabella en position de numéro dix, le contexte aujourd’hui difficile semble bloquer les joueurs mentalement et les résultats sur le terrain s’en font ressentir.

Reste à savoir si les supposés cadres de cette équipe vont enfin décider de sonner l’heure de la révolte et prendre leurs responsabilités afin de réveiller un groupe, certes jeune, mais plein de qualités et de promesses.

Il est temps de le montrer et une réponse sera attendue dès dimanche dans le nord, face aux Lillois, pour l’heure treizièmes au classement et largement prenables si les Marseillais décident de se bouger.

Jes joueurs doivent être aussi appliqués que ce supporter.

Les joueurs doivent être aussi appliqués que ce supporter.

 

Pourquoi l’OM va remonter :

  • Parce que le club sait le faire. En 2007-2008, après un départ catastrophique sous la houlette d’Albert Emon, le club est dix-septième avec sept points au compteur. Emon est remplacé par Gerets, et les Marseillais finiront à une troisième place inespérée, synonyme de qualification en ligue des champions.
  • Parce que Michel n’hésite pas à faire jouer la concurrence pour piquer ses joueurs. À l’exception de Nkoulou qui semble intouchable. Dommage.
  • Parce que Diaby va remettre de l’ordre comme l’a déjà fait Diarra.
  • Parce que l’équipe ne peut pas rester à cette place avec la valeur de ce groupe.
  • Parce qu’on va recruter enfin un attaquant confirmé dans deux mois.

Pourquoi l’OM ne remontera pas :

  • Parce que le groupe est jeune et pourrait ne pas avoir les capacités mentales pour gérer la pression marseillaise.
  • Parce que tant que Michel s’obstinera à aligner la charnière centrale Nkoulou-Rolando, l’OM n’arrivera à rien.
  • Parce que le calendrier à venir pour le mois de novembre est loin d’être favorable pour l’équipe. Déplacement à Nantes et Saint-Etienne, réception de Nice et de Monaco.
  • Parce que les joueurs ne semblent réagir que lors des grandes affiches de ligue 1.
  • Parce que Michel ne semble pas trouver les solutions après avoir dirigé neuf matchs de championnat.

Ils ont dit :

  • Ils ont dû marquer 8 buts en 10 matches. Ils vont donc nous en mettre 3 @Randoulou.
  • Sinon, il y a Argentine-Australie @fennec. Bonne idée pour ne pas s’infliger une possible purge.
  • Tout autre résultat qu’une défaite est tout simplement inconcevable @Janvion.

Allez l’OM.

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A propos de jeanfred


Footeux du dimanche pour la gagne et la troisième mi-temps, mais aussi passionné de l'OM au quotidien, il trempe sa plume dans le vitriol des stats et fait saigner WordPress pratiquement sans assistance. Le plus tendre de tous et donc le plus féroce aussi ! Plutôt aboyant que mordant.
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