OM-OGC Nice : le bateau ivre

À force d’assister presque chaque fois à un spectacle indigent, il devient de plus en plus difficile de se renouveler et d’éviter de radoter comme un petit vieux. La défaite à domicile contre Nice ce triste dimanche après-midi nous rappelle toutes ces purges qu’il a fallu regarder, mais aussi commenter. C’est lassant. Pénible. Déprimant…

Une bouillie footballistique

Malgré trois succès consécutifs, les hommes de Michel n’avaient pas réussi à faire taire les critiques sur les errances du jeu et la fragilité du collectif. En conséquence, beaucoup craignaient ce choc méditerranéen (et avec raison) !

Sans Diarra, l’homme à tout faire, sans N’Koulou, le dernier bastion et sans Cabella le feu-follet des rares phases offensives, tous suspendus, c’était un onze fortement remanié que Michel alignait face à Nice. Un onze censé permettre au club de poursuivre sa remontée au classement entamée contre Lille et Nantes. Un onze de la dernière chance en somme…

Au lieu d’une équipe déterminée, ambitieuse et désireuse de se rattraper, c’est encore une fois un patchwork de joueurs égoïstes, perdus sur le terrain et sans entrain qui a foulé la pelouse du Vélodrome. Pendant toute la durée du match, les Marseillais se sont fait balader par des niçois qui étaient tout heureux de trouver un sparring-partner afin de se relancer après un « coup de mou ».

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Pour preuve, Ben Arfa s’est régalé comme à l’entraînement tandis que le portier niçois a passé une soirée tranquille. De son côté, Germain peut remercier les largesses de la défense marseillaise, car il a pu inscrire un but facile sur un tir lointain accompagné du regard par Mandanda…
Cette ouverture du score a récompensé la domination niçoise, mais n’a déclenché aucune révolte olympienne. Étonnant, eu égard aux discours volontaristes des uns et des autres.
Derrière, le bilan est donc catastrophique avec quatorze buts encaissés en quinze journées.

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Au milieu, l’arbre Diarra cache la forêt OM. Silva continue ainsi d’inquiéter à force de ralentir le jeu. Inutile, il devient un poids pour le collectif, un peu comme un mauvais sort faisant perdre des points de célérité à tout le groupe. Barrada a lui aussi « brillé » par son incapacité à jouer vers l’avant et à s’affirmer comme un meneur technique. Sa lenteur d’exécution digne d’un match de vétérans fait peine à voir.

Devant, c’est encore pire car la formation de Michel ne fait pas la différence. Ocampos semble perdu pour le foot, N’Koudou est un sympathique « tout droit » qui compense ponctuellement ses limites techniques par sa fraîcheur et Michy – sevré de ballons mais maladroit – s’obstine à jouer la tête dans le guidon.

Rien à espérer donc. Défaite plus que logique. Elle aurait pu être bien plus lourde.

Incapables de concrétiser leurs actions lorsqu’ils maîtrisent les débats, les joueurs phocéens ne parviennent pas non plus à résister et se créer des occasions lorsqu’ils sont dominés. C’est un cercle vicieux et sur le plan comptable, les points perdus bêtement et ceux concédés face à des équipes solides s’accumulent

Constat d’impuissance

Une fois qu’on a relevé toujours les mêmes manques et décrit ce naufrage en cours, que reste-t-il à ajouter ?

• Que les supporters le vivent mal, surtout après la magnifique saison dernière ? Déjà dit et redit bien sûr, mais sous sommes loin d’en avoir fait le deuil !

• Que Michel est une imposture ? Ça fait toujours du bien de le rappeler, surtout en l’entendant se défausser après chaque match alors que son prédécesseur assumait toutes ses erreurs et celles de ses joueurs (avérées ou supposées)!  En tout cas, heureusement qu’il a bien bossé avant de reprendre le club et qu’il présente bien dans les médias et les réseaux sociaux ! C’est sans doute ce qui va nous sauver… Hein ?

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• Que le recrutement est un fiasco complet ? C’est une évidence, mais la direction de l’OM a le mérite de nous impressionner toujours plus.

Cette équipe n’a tout simplement aucune âme. En outre, la plupart des joueurs pensent déjà à leur prochaine destination et le club se frotte les mains les mains dans l’attente des « affaires » potentielles du mercato hivernal…

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Comment se fait-il qu’un tel aréopage ait trouvé refuge à la Commanderie et souille le maillot de la première institution du football français ? Comment des sportifs professionnels peuvent-ils  demander pardon à leurs supporters parce qu’ils ont manqué d’envie et se regarder ensuite dans une glace ? Un manque… d’envie ? Mais cassez-vous !

Tous coupables

Passé les questions usuelles, il y a un point sur lequel il est nécessaire d’insister : la gestion de l’OM et sa politique sportive.

Et naturellement, d’autres questions se posent.

• Que penser d’un club qui cherche à renégocier les termes du contrat de son entraîneur vedette trois jours avant le premier match de championnat ?

• Que dire du traitement des supporters qui s’abonnent en espérant autant de spectacle que la saison précédente et constatent avec stupeur que l’homme en charge de l’équipe claque la porte lors du match d’ouverture ?

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• Que faut-il attendre d’un président qui annonce une « équipe qualiteuse » à l’intersaison et réaffirme les ambitions d’un club orphelin des compétitions européennes, tout en faisant signer des défenseurs en fin de carrière, des blessés chroniques, des abonnés du banc de touche ou des gamins sans expérience à l’heure de retrouver l’Europa League ?

• Comment évaluer une équipe dirigeante qui insiste pendant trois semaines pour recruter un ailier droit pratiquement inaccessible après avoir dépensé sept millions pour Ocampos, et oublie concomitamment de doubler le poste d’avant-centre malgré les demandes du nouveau coach ?

• Que peut-on espérer des hommes sur la pelouse alors que la direction donne un exemple aussi déplorable (et on ne parle même pas du match contre l’OL) ?

On a dénoncé à de nombreuses reprises le fameux amateurisme du club  – que Bielsa, en dépit de sa force de caractère et de son professionnalisme n’est pas parvenu à éradiquer – les erreurs de recrutement en période de mercato façon Football Manager grandeur nature ainsi que les bourdes majeures en matière communication. Désormais, le problème que représente celui que Daniel Riolo surnomme « l’Orléanais » est tel qu’il faut tirer la sonnette d’alarme et réclamer son départ ainsi que celui de la famille Louis-Dreyfus au plus vite, sans oublier les postes administratifs et le staff !

Cette direction nous fait honte et les résultats sont absolument désastreux tant ils remettent en cause l’essence même de l’OM : la victoire, le spectacle et la passion.

La pilule de cyanure qu’a été le départ de Bielsa est toujours très dure à avaler, surtout maintenant que l’on connaît les conditions l’ayant poussé à partir, et pire encore, les manœuvres opérées en amont afin de le remplacer ! Aujourd’hui, les dirigeants vont jusqu’à censurer au Vélodrome le portrait de cet homme qui a redonné un peu de fierté aux supporters après des années de disette…

Une honte, oui, c’est le mot.

Pour couronner le tout, voir le président du club – ou supposé tel – se gausser du sort d’Ocampos, lorsque ce dernier est insulté par des supporters en colère, démontre à quel point le destin du club lui indiffère. L’homme est d’ailleurs coutumier du fait puisque lors d’une certaine déroute au Vélodrome, les caméras de Canal + l’ont montré hilare tandis que l’OM se faisait humilier 4-1…

Ça suffit !

Vous le voyez venir l’accident industriel façon Tchernobyl ?

Le podium, on peut déjà oublier. L’Europe ? Eh bien profitons des derniers matchs d’Europa League parce que l’année prochaine, on la regardera à la télévision… La lutte pour le maintien ? Ma foi, les ingrédients sont réunis pour…

©PHOTOPQR/LA PROVENCE / FREDERIC SPEICH

Merci pour tout Madame, merci Messieurs, mais pour les prochains matches, ce sera sans moi. En tout cas, tant  que vous serez là. Mon OM n’est décidément pas le vôtre !

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Article lu 3749 fois, écrit le par FabMars Cet article a été posté dans Compte-rendu et taggé , , . Sauvegarder le lien.

2 Réponses pour OM-OGC Nice : le bateau ivre

  1. Un vrai naufrage que cet OM actuel.

    Super article Fab.

  2. Incisif mais constat assez réel. Malheureusement. Rendez-nous notre OM !