OM 1-2 SCO : désemparés

Battus à domicile par le promu angevin, les joueurs de l’Olympique de Marseille s’enfoncent dans les profondeurs du classement. A moins d’une semaine du déplacement à Paris, le temps commence à compter si le club phocéen a encore quelques ambitions sur la scène nationale.

OM SCO 1

Les joueurs changent, l’animation reste

Les matchs passent, les joueurs tournent, mais les prestations se ressemblent à l’OM. Pourtant pour faire face à la réception du terrible SCO d’Angers, Michel a une nouvelle fois décider de faire tourner face à l’enchainement des matchs. Zambo Anguissa, ayant fait bonne impression en Europa League et lors de ses quelques minutes face à Lyon, remplace notamment Lucas Silva. Manquillo récupère sa place de latéral droit alors que De Ceglie est chargé, sur son côté gauche, de faire oublier les incessantes montées d’un Benjamin Mendy suspendu. La charnière centrale fait elle aussi peau neuve avec la première titularisation de Rolando en lieu et place de Rekik … En tribune.
Devant, c’est un trio formé de Michy, Cabella et Bouna Sarr qui officie. Avec à peu près autant de talent que toutes les associations alignées ces derniers jours par Michel.
Coté stade, les virages sont fermés, conséquence des débordements enregistrés lors la confrontation face aux lyonnais la semaine précédente.

De fait le match face à Angers rappelle cruellement celui face à Toulouse. Une maîtrise du ballon rendue totalement stérile par l’incapacité des joueurs marseillais à mettre en place un jeu offensif efficace. Si la présence de Lassana Diarra au milieu a une nouvelle fois permis de faire illusion, sa prestation en deçà de celle réalisée face au TFC permet de prendre conscience des difficultés marseillaises du moment. Autant le dire franchement, si le numéro dix marseillais n’est pas dans un grand jour, toute l’équipe se retrouve rapidement en difficulté.

OM SCO2

Des ambitions démesurées

Pourtant tout avait plutôt bien commencé, avec des occasions marseillaises, une mainmise (stérile) sur le jeu. Mais tout s’est bien vite déréglé. L’inconsistance d’un Cabella, l’incapacité du milieu à combiner avec l’attaque, de nos latéraux à participer au jeu avec les offensifs, la latéralité du jeu marseillais et la fébrilité défensive ne peuvent laisser espérer grand-chose. De fait face aux (in)offensives marseillaises, les angevins se prennent à y croire.
Ainsi c’est bien le SCO qui, sur l’une de ses rares incursions, se voit offrir un penalty pour une intervention stupide de Rémy Cabella qui réalise probablement sa pire prestation depuis son arrivée au club. Mangani transforme le penalty à la trente-cinquième minute et permet aux siens de mener 1-0. Un score qu’on ne peut même pas considérer comme injuste tant les difficultés marseillaises sont criantes. La volonté de mettre en place un jeu offensif existe, à n’en pas douter, mais la réalité des limites marseillaises et la faiblesse de son compartiment devant ne peuvent être masquée. En l’état, l’ambition de mettre en place un jeu offensif semble totalement déconnectée du vrai niveau de l’effectif actuel.

OM SCO3

Une petite capacité de réaction

Équipe à réaction, les marseillais proposent en début de seconde mi-temps un tout autre visage. Certainement bougés dans les vestiaires par un entraineur qui doit commencer à se dire qu’il est face à un chantier impressionnant, les olympiens attaquent pied au plancher et mettent Butelle à contribution. Les angevins font le dos rond, résistent, en sachant parfaitement que cette bien triste équipe de Marseille leur offrira plus d’occasions de contre qu’il en leur en faut.
C’est d’ailleurs justement sur l’une de ces situations que Nicolas NKoulou fait faute sur l’attaquant angevin Doré. Le coup franc consécutif se solde par un but de Thomas, 2-0 à la soixante-dixième. Fruit de l’incapacité de l’OM à faire main basse sur ce match, à empêcher les Angevins de respirer, de relancer proprement, ce but a malgré tout pour vertu de relancer l’équipe olympienne, qui se soldera par un penalty transformé par un Michy. Ce dernier doit certainement pleurer la nuit dans son lit en repensant aux combinaisons de la saison passée, ou en regardant les passes de Dimitri Payet en Angleterre.
Poussant pour égaliser dans les toutes dernières minutes, l’OM sera finalement à deux doigts de concéder le troisième but.

OM SCO4

Prendre conscience de ses limites

Cette nouvelle contre-performance voit le club olympien passer un nouveau seuil dans la médiocrité. Contre le TFC, la prestation XXL de Lassana Diarra avait permis de juguler la grande majorité des offensives toulousaines. On sait maintenant que lorsque la pointe basse du milieu marseillais n’est pas à son meilleur niveau, c’est tout l’équilibre défensif qui est en danger. Sachant que le secteur offensif affiche chaque semaine des limites plus que flagrantes, ça n’en est que plus problématique.
Les manques offensifs, eux, sont toujours aussi évidents. Le milieu marseillais manque d’un créateur, rôle qu’Abdelaziz Barrada semble avoir de grosses difficultés à assumer. Positionné trop bas, avec un apport physique trop juste, le marocain souffre visiblement d’un système qui ne lui convient pas.
Ce rôle pourrait éventuellement être dévolu à Rémy Cabella, mais ses dernières prestations (le match d’Angers en point d’orgue) posent des questions quant à sa capacité à jouer juste. Par ailleurs, son positionnement sur les côtés et sa production insignifiante à ce poste risquent d’entamer sérieusement le capital confiance d’un joueur censé apporter la justesse dont manquait Thauvin.

Un seul être vous manque … 

Enfin ce match confirme une chose. Il y a dans l’effectif marseillais un seul joueur capable d’apporter le danger par ses débordements et sa qualité de centre. La constante en ce début de saison est l’incapacité de l’équipe olympienne à apporter le danger par les côtés en l’absence de Benjamin Mendy. Outre le fait que son remplaçant ne semble absolument pas avoir le niveau, on peut s’inquiéter de deux choses: Mendy sera toujours suspendu face au PSG et Vincent Labrune le VRP a d’ores et déjà prévenu dans l’Equipe Magazine que le jeune latéral serait concerné par la prochaine vague de départ.

OM SCO5

Une simple confirmation

Au final le match d’hier ne nous apprend rien. Tout ce que les marseillais ont affiché durant  quatre-vingt dix minutes était déjà connu. A peine cette purge a-t-elle apporté la confirmation qu’une saison marseillaise correcte (c’est désormais tout ce qu’on peut espérer) passera par une grande saison de Lassana Diarra, de Benjamin Mendy, et par la mise en place, enfin, d’automatismes dans le jeu.
On se retiendra encore une fois de comparer le jeu mis en place la saison dernière et celui déployé actuellement. Non pas parce qu’il faut être honnête avec Michel et reconnaitre que la majorité des joueurs a quitté le navire, simplement parce que le gouffre qui sépare le niveau des deux équipes, leur ambition, leur état d’esprit est trop conséquent, et le mesurer trop douloureux.

Vous avez apprécié l'article ? Partagez-le...
Article lu 3018 fois, écrit le par Kenshi Cet article a été posté dans Compte-rendu et taggé , , . Sauvegarder le lien.

Les commentaires sont clos.