OM (2-1) Groningen : « Ça fait du bien »

Dixit Michel à la fin du match. En un sens, il a raison : l’OM a gagné et a son destin entre ses mains pour se qualifier, a produit du jeu et s’est créé des occasions. Pas de quoi, toutefois, être particulièrement confiant pour la suite.

Pour l’avant-dernier match de la phase de poules, l’OM se présentait en troisième position. Troisième, en championnat, c’est pas mal, sur une poule de quatre clubs avec Braga, le Slovan Liberec et Groningen, déjà un peu moins. Deux heures plus tard, l’OM a récupéré la deuxième place, grâce  à  la fois à une victoire méritée, mais douloureusement acquise, et à la défaite des Slovènes dans les arrêts de jeu au Portugal.

Le match, première période

1bis

Arrivé au stade sans prendre assez de marge, je constate un attroupement devant la porte 12. Pas de manifestation, juste des contrôles renforcés à l’entrée, ce que tout le monde prend avec philosophie. C’est comme ça qu’on rate les cinq premières minutes. Une fois à ma place, je vois sur le terrain quelque chose qui ressemble à ça :


Mandanda

Mandanda

Mendy

Mendy

Rolando

Rolando

NKoulou

NKoulou

Dja Djédjé

Dja Djédjé

Isla

Isla

Diarra

Diarra

Nkoudou

Nkoudou

Cabella

Cabella

Ocampos

Ocampos

Michy

Michy

Une compo a priori sérieuse. Michel veut gagner le match. Le retour de Dja Djédjé, titulaire avec Bielsa, mais ayant perdu sa place depuis, était annoncé.

Le ton est donné dès la huitième minute. Sur un bon mouvement de Dja Djédjé, Ocampos récupère la balle dans la surface et tire puissamment au-dessus alors que Nkoudou était seul sur sa gauche en excellente position.

Pendant cette première partie du match, le jeu se déroule dans la partie de terrain néerlandaise et les Olympiens tentent de faire pression sur les défenseurs adverses. Le jeu est plutôt rapide, avec des redoublements de passe dans un petit périmètre, mais le placement sans imagination des joueurs ne permet pas de créer les décalages utiles pour se procurer de bonnes occasions. Utiles et non nécessaires car Michy est trouvé deux fois en trente secondes dans la surface par Mendy, puis Ocampas, sans malheureusement pouvoir contrôler.

L’OM monopolise le ballon face à une très faible équipe de Groningen, arrivée selon son entraîneur avec le couteau entre les dents, mais qui ne semble pas avoir les moyens de ses ambitions affichées. À la 23e minute, Michy est à deux doigts de réussir sa spéciale : je récupère le ballon dans la surface dos au but et je me retourne en éliminant les deux défenseurs que j’ai sur le dos avant de tirer.

Pendant cette première demi-heure, le joueur le plus en vue est Nkoudou. Engagé, il percute et arrive à créer à plusieurs reprises le danger, même s’il se meut souvent trop lentement. On voit aussi beaucoup Michy, mais moins à son avantage que Nkoudou. Il tente et ne réussit pas grand-chose. Comme Ocampos. Le deuxième joueur qui se fait remarquer est Diarra, dit Lass, en tout cas sur son maillot. Ce n’est pas lui qui touche le plus de ballons, mais il est clairement le plus fin de l’équipe. On le savait déjà et le match le confirme. Il arrive à récupérer des ballons improbables dans de petits périmètres et, entouré d’adversaires, à les transmettre à ses attaquants en créant le danger.

2

En deux minutes, Nkoudou confirme son importance sur le terrain en se faufilant entre deux joueurs pour servir Michy, puis en reprenant à l’affût un tir peu académique du même Michy mal repoussé par le gardien néerlandais, surpris par le rebond. But. Cela fait 1-0 pour l’OM et c’est très largement mérité.

Bonne nouvelle : après le but, l’OM ne recule pas et semble décidé à enfoncer le clou. Michy ouvre dans le dos de Cabella, Ocampos rate un centre. C’est toujours plutôt maladroit, mais l’OM pousse. On peut noter le nombre de centres pour personne. Les joueurs n’ont pas la capacité de faire deux choses à la fois : s’occuper du ballon et de la position des partenaires. Alors, ça perce, ça percute, ça centre, mais trop souvent pour personne. Quelques satisfactions toutefois, en dehors des éclairs de Lass : sur l’aile gauche, Nkoudou et Mendy combinent de manière intéressante. En tout cas mieux que Manquilo et Alessandrini sur l’autre aile quand ils sont alignés, ce qui n’est pas le cas ce soir.

Une situation amusante peu avant la mi-temps. Michy tombe et boude assis dans la surface, alors que Mendy poursuit l’action près du poteau de corner. Michy se décide à se relever et reprend le centre de la tête, difficilement repoussée.

La mi-temps est sifflée sur ce score de 1-0, mal payé pour les Marseillais. Groningen n’a absolument rien montré.

Le match, deuxième période

Bon, on le met, le deuxième ? La deuxième période s’ouvre sur une grosse occasion de Michy qui tire au-dessus. Bah, il était hors-jeu. On assiste à la première occasion de Groningen, qui semble revenu des vestiaires avec de meilleures intentions. Et tout de suite à la deuxième, sur corner. Au milieu d’une défense marseillaise apathique et suite à une maladresse de Mendy, le ballon revient à Maduro, qui fusille Mandanda, qui, selon la formule consacrée, « ne pouvait rien faire ». Cela fait 1-1 et c’est du coup trèèèès bien payé pour Groningen.

Groningen, qui se crée une nouvelle occasion lors d’une rapide contre-attaque et un 3 contre 3 bien amené, mais mal négocié. Le public commence à gronder. Ocampos, décevant comme à son habitude, laisse la place à Alessandrini, qui ne fera pas mieux, voire encore moins bien. L’OM est moins bien en place et, surtout, rate davantage de gestes techniques et se crée encore moins d’occasions qu’en première période. Centre pourri de Nkoudou, passe ratée de Mendy, qui a nettement baissé de pied. À l’heure de jeu, on assiste à une séquence typique. L’OM fait tourner le ballon à trente mètres des buts adverses pendant une bonne minute sans parvenir à créer le moindre décalage. Pas d’appels, pas d’imagination, ce n’est pas lent, c’est inefficace. Un peu plus tard, Cabella hérite d’un bon ballon dans la surface, mais tire à côté. Rolando, plutôt solide dans son rôle de défenseur, place une bonne tête sur corner. Et encore Cabella, dans sa spéciale : chevauchée tête baissée, pas de solution, conclusion merdique. Lucas a remplacé Isla. Sur le terrain, l’équipe perd au change.

Nkoudou est le seul à surnager à ce moment du match. Lucas récupère le ballon sur un dégagement raté de Padt. Il est loin, mais Padt est avancé. Il tente le lob. Bon, c’est un geste difficile, que même les grands joueurs ne réussissent pas toujours, loin de là, mais de là à envoyer le ballon une bonne quinzaine de mètres à côté… Il reste à ce moment une vingtaine de minutes et l’on se dit que le match est loin d’être gagné. Cette période est vraiment mauvaise, les changements sont contre-productifs et l’OM ne réussit à peu près rien. Pire, Groningen opère par contre-attaques sporadiques et l’on se remémore le scénario catastrophe du match contre Liberec.

3

80e minute, coup franc. Alessandrini ne lève pas assez son ballon. 81e minute, corner. Lucas le lève trop. 84e minute : merci Rolando, auteur d’un sauvetage in extremis devant Drost, qui aurait bien pu crucifier l’OM sur son premier ballon (il vient de rentrer). Michel le sort pour Barrada. On assiste encore à un tir de Lass, bien capté par Padt et l’on se dit que décidément, Lucas n’est pas un joueur de foot : lent, faible techniquement et tactiquement.

On va en reste sur ce match nul décevant, quand Michy, qui a été abominable pendant la deuxième période (notamment en ignorant des partenaires mieux placés), après avoir été moyen pendant la première, réalise une tête plongeante dans les six mètres pour offrir le deuxième but. Les huit mille spectateurs présents manifestent leur joie. Une grosse faute sur Nkoudou et un carton jaune pour Groningen plus tard, l’arbitre assistant annonce trois minutes de temps additionnel, pendant lesquels il ne se passera à peu près rien. Les Olympiens temporisent – Michy a retenu la colère de Michel – et les Néerlandais n’ont rien à offrir, sinon un coup franc bien capté par Mandanda. Fin du match. On rentre vite à la maison parce que, malgré la couverture du stade, on s’est bien pelé.

Il l’a dit

« J’étais un peu contrarié, parce qu’encore une fois nous avons eu beaucoup d’occasions, nous avons dominé le match, et mes joueurs n’auraient pas mérité de ne pas gagner. Nous avons marqué à deux minutes de la fin, ça nous fait du bien, mais le résultat aurait dû se décanter bien plus tôt. Nous n’avons pas mal joué, et nous avons été punis durement par ce but concédé sur une erreur. Cette erreur nous coûte cher, sur leur seule action dangereuse à ce moment du match. » @Michel

Exact. On notera la double négation, nuance lucide sur la performance de l’équipe, et la mention «à ce moment du match », habile ellipse des occasions ultérieures et de la prestation lamentable de l’équipe en deuxième période.

Et la suite ?

La suite, c’est la réception de Monaco dimanche, pour un match « au sommet » entre le douzième et le sixième. L’ASM est à la peine cette saison et devra aller chercher sa qualification à Tottenham en coupe d’Europe. En Ligue 1, on se demande quels peuvent être les objectifs des deux clubs cette saison…

4

En Europa League, l’OM a besoin de prendre un point en Slovénie. Cela semble largement à la portée de l’OM, la victoire du Slovan Liberec au Vélodrome relevant du hold-up caractérisé. Mais si l’OM montre la même efficacité qu’à l’aller… De toute façon, Braga devrait terminer en tête du groupe, ce qui rend probable un adversaire de haut niveau en seizièmes. Les optimistes se souviendront que le meilleur match de l’OM cette saison a peut-être été celui contre Paris, qui s’est certes soldé par une défaite, mais au cours duquel l’équipe a montré des choses intéressantes.

Tout cela n’aide guère à entretenir la passion. Sauf si l’on considère, peut-être, que continuer à aller au stade, c’est un peu comme continuer à aller écouter des concerts de rock ou à s’installer à la terrasse d’un café : un devoir moral à assumer pour défendre un mode de vie lié à une vision de l’homme et du monde. Comme on dit à Nice :

DAESH, DAESH, ON T’ENCULE !

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Article lu 1961 fois, écrit le par fourcroy Cet article a été posté dans Compte-rendu et taggé , , , , . Sauvegarder le lien.

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