Un bon match. Le temps d’un match, l’OM a gommé quelques uns de ses défauts les plus criants, relativement à l’engagement, à la lenteur, à l’écart entre les lignes. Antiphrase ironique ? Non. Rassurant, alors ? Pas forcément…
Quelques surprises à l’annonce des équipes. Retour de Mendy, catastrophique face à Toulouse, alors que l’on annonçait une nouvelle permutation de Fanni. Lemina est sur le banc, avec Ayew, mais c’est une meilleure nouvelle pour celui-ci que pour celui-là. Le très discuté Imbula est sur le terrain. L’équipe affiche un 4-4-2 losange avec Payet en relayeur droit, ce qui est nouveau pour lui.
Première mi-temps
La première action olympienne notable donne un corner que tire Thauvin de la droite au premier poteau où il n’y a personne. Un choix tactique qu’il répétera plusieurs fois dans le match avec la même issue, soit un dégagement serein du défenseur bastiais héritant du ballon. L’OM domine, Valbuena trouve Gignac dans la surface, qui ne peut reprendre. Il y a du pressing et le repli défensif est en place ! Payet, notamment, est au four et au moulin. Mendes récupère sereinement les ballons, peu nombreux il est vrai, qui arrivent dans sa zone. Première grosse occasion à la 9ième minute, sur un bon centre de Mendy (ce ne sera pas le dernier), mais Gignac, puis Thauvin se loupent.
Peu avant le quart d’heure de jeu, une action d’abord un peu confuse sur le côté se conclue sur une jolie combinaison entre Gignac et Payet et ce dernier trompe Landreau avec un rebond bienvenu, vu que l’ex-gardien international s’était couché un peu tôt, [b]1-0[/b]. Trois minutes plus tard, une bagarre éclate suite à une grosse faute sur Mendes. Mandanda calme tout le monde, bien aidé par l’arbitre, Millot, qui, s’il a sifflé tout et n’importe quoi pendant tout le match, a eu sur le coup une attitude appropriée. Cioni sort sur blessure suite à un contact louche avec Thauvin. Dans la foulée, Payet, décidément dans un bon jour, nettoie la lucarne de Landreau et s’offre un superbe doublé, [b]2-0[/b].
L’OM gère la fin de la première période, mettant le pied sur le ballon, puis accélérant soudainement. Payet, décidément très motivé, sprinte pour tacler rageusement un ballon qu’il a perdu dans l’entre-jeu. Gignac loupe le 3-0, ou c’est plutôt Landreau qui se rappelle qu’il a été un bon gardien dans une vie antérieure et sort le ballon bien placé du 9 Olympien. Une tête loupée de Gignac sur un excellent centre de Mendy et un cafouillage Thauvin-Gignac qui se marchent dessus aux 20 mètres plus tard, l’arbitre siffle la mi-temps sur ce bon score de 2-0. L’OM a montré de la détermination, a été sérieux dans son placement et son repli défensif. Il est patent que les attaquants ont du ballon et peuvent, sur une accélération, créer le danger. En revanche, quelle faible opposition !
Deuxième mi-temps
La période commence par un poteau bastiais, mais Mandanda bouchait bien l’angle. Deux occasions de Gignac non transformées et Landreau se blesse. Deuxième changement sur blessure pour Bastia. Hantz n’aura pas eu à se creuser beaucoup la tête pour choisir quels changements tactiques opérer. Leca commence son match par un vibrant « oh hisse » et va chercher deux minutes plus tard le ballon au fond de ses filets : Imbula envoie un missile sur la barre, récupéré par Gignac à l’affût, et 1 et 2 et [b]3-0[/b]. On n’avait pas vu ça depuis mars 2012 et les virages commencent à se répondre. On n’avait pas vu ça depuis… euh, je sais plus.
Au cours de cette deuxième période, on voit moins Payet, mais on note la très bonne activité de Romao, très présent à la récupération. Thauvin alterne les actions brillantes balle au pied, mais fait plus d’une fois le mauvais choix dans ses passes. Mendy continue son match intéressant, contrairement à Fanni, sans doute l’Olympien le plus faible hier soir. Cissé sort sous les applaudissements, certainement pas pour sa prestation du soir, mais le public, que le score met de bonne humeur, a décidé d’avoir de la mémoire. Ayew remplace Thauvin et va d’entrée au duel, un bon signe. Khalifa remplace Valbuena et, en toute fin de match, Djadjédjé rentre pour permettre à Payet de recevoir des applaudissements mérités. Le rythme du match a faibli, l’OM gère et Bastia s’en bat un peu les couilles. Dans le temps additionnel, Mandanda s’offre une prise de balle autoritaire au milieu de quatre Corses, ite missa est.
Now what?
Tout le monde sait que Marseille est (était) la première ville arabe traversée par le Paris-Dakar. On oublie parfois que Marseille est aussi la première ville corse de France. Cela n’a pas empêché Bastia de venir sur le continent en touriste. Les bonnes résolutions olympiennes ont permis de vivre le match sans stress, tant les Corses ont été muselés et peu dangereux, les banderilles marseillaises étant en nombre suffisant pour garantir une large victoire en dépit des approximations habituelles à la finition et les ballons perdus entre les 30 mètres et le milieu de terrain n’ayant jamais été exploités par Bastia.
Pour savoir si ce match, qui clôt une série de trois matchs à domicile par sept points au compteur est un feu de paille ou le signe que l’OM est un candidat toujours sérieux au podium, il faudra attendre une opposition plus consistante et plus agressive. Car, depuis le début de la saison, on a souvent assisté au spectacle d’un OM impuissant face à une équipe vive, allant systématiquement au duel et développant de rapides contre-attaques. Le symbole en étant sans doute Payet, brillant hier, et en général transparent dès qu’un méchant veut lui piquer son ballon. Il serait injuste de ne pas souligner le collectif retrouvé et l’envie manifeste manifestée par l’équipe. Le Virage Nord affichait pendant le match une banderole « On veut une équipe ». De fait, on a retrouvé une équipe, et même une équipe ressemblant à une équipe de foot. Mais on peut aussi se souvenir que bien des défaites cette saison ont commencé comme cela : avec un OM déterminé qui s’effondre face à un adversaire se rebiffant. Qu’on se souvienne par exemple des défaites à la maison contre Monaco et Paris. Comme disent les cochons : qui vivra verrat.