OM-Estac : une bouffée d’oxygène

L’OM a profité de la réception de Troyes en clôture de la 3e journée de Ligue 1 pour, enfin, lancer sa saison et offrir une première réussie à Michel.

Une première très attendue

La première composition de l’ancienne légende espagnole du Real était très attendue. Passés les premiers frémissements de ceux pour qui le sportif n’est que « secondaire » à l’idée d’une improbable titularisation de Doria, la vraie grosse nouvelle résidait dans la présence de Lassana Diarra. Titulaire en 6 dans un milieu à trois au sein duquel l’accompagnaient Lemina et Barrada, celui que beaucoup attendaient comme le futur patron du XI olympien a pu afficher sa facilité soixante-cinq minutes durant.
Car l’OM, organisé dans un 4-3-3 qui voyait Cabella – sur l’aile gauche – et Manquillo faire eux aussi leurs débuts, a très largement dominé un match rendu facile par une adversité limitée, mais toujours portée vers l’avant, quitte à payer une addition salée.

Le Vélodrome a souhaité la bienvenue à Michel

Une entame convaincante

Bien qu’animés de bonnes intentions, les Troyens se heurtent vite au retour du pressing intensif érigé en dogme il y a maintenant plus d’un an par Marcelo Bielsa. Rapidement, le milieu à trois mis en place par Michel démontre toute son efficacité au milieu. Diarra, omniprésent, Barrada, incontournable à la relance, et Lemina, plus sobre que d’habitude, permettent à l’équipe marseillaise de récupérer haut et de relancer proprement.

Des relances qui profitent bien souvent aux latéraux, très en vue tout au long de la rencontre. Le plus en évidence, Mendy, se signale à plusieurs reprises avant de trouver Michy sur un beau centre tendu peu avant la 20e minute. La reprise de la tête du Belge heurte la barre transversale, et Barrada, qui avait bien suivi, peut conclure seul face aux buts vides.

On comprend que Labrune ait flashé…

Une mi-temps maîtrisée… 

Les Troyens continuent à croire en leurs chances, mais le talent de cette équipe n’est visiblement pas à la hauteur de ses aspirations. Face à l’incapacité de ses troupes à se créer des occasions, Jean-Marc Furlan réagit en tentant de changer un joueur dès la 30e minute. Rien n’y fait, les marseillais maîtrisent l’entrejeu.
Peu avant la mi-temps, les Olympiens passent encore à deux doigts d’aggraver le score. Barrada, à nouveau à l’origine de l’action, empêche cette fois Michy de conclure en tentant de reprendre un ballon compliqué.

Le seul point noir d’une première mi-temps globalement dominée par l’OM aura été la maladresse de Michy, dont les glissades auront rythmé les offensives marseillaises. Pour le reste, un Barrada impressionnant de présence et de justesse, un Mendy imbattable dans les duels et précis dans les centres, un Lassana Diarra infranchissable et toujours précis dans ses relances.
Bref, un premier acte de très belle facture, bien que les Marseillais aient géré leurs efforts après le premier but.

OM-7Bouge pas Didier, je vais te montrer ce qu’est un vrai milieu défensif

… Et une autre débridée

Et la seconde période reprend sur le même rythme. Stéphane Guy a tout juste le temps d’une 28e blague débile sur les glacières de l’OM que les Phocéens se procurent un corner. L’occasion pour Barrada et Diarra de mettre en pratique une combinaison travaillée à l’entraînement et, pour l’ancien milieu du Real, de marquer son arrivée en L1 d’un coup de canon décoché des vingt-cinq mètres.

Ce but est un coup de massue pour les Troyens dès l’entame de la seconde période. Apathiques, ces derniers semblent K.O. debout. Un K.O. dont va profiter Michy pour, lui aussi, lancer enfin sa saison. Seul, il résiste au retour d’un défenseur troyen (qu’il laissera finalement le nez dans la pelouse) avant de décrocher une frappe tendue pour inscrire le 3e but de son équipe et entériner un succès déjà vital avant même l’heure de jeu.

Barrada, touché à la cuisse (une certaine constance de ce point de vue là), laisse peu de temps après sa place à Ocampos. Ce dernier ne met pas longtemps à se signaler. Suite à une action plutôt longue, ponctuée notamment par un long centre de Mendy récupéré par Alessandrini à droite, Ocampos se trouve à la réception d’un centre de l’ancien Rennais (enfin un bon centre serait-on alors tenté de dire, car ce dernier vient d’enchaîner quelques choix contestables). Celui qui devait être la doublure de Michy nous gratifie alors d’un geste remarquable, un retourné acrobatique qui termine sa course dans les filets troyens. Le calice jusqu’à la lie pour les joueurs de Jean-Marc Furlan, qui encaissent un 4e but (61e).

OM-11A croire qu’il a quand même quelques qualités de finisseur…

En roue libre

Le succès définitivement assuré, Michel offre à Lassana Diarra sa première, mais certainement pas sa dernière ovation d’un Stade Vélodrome déjà conquis par celui qui pourrait changer le visage de l’équipe. Que le football paraît simple quand on compte dans ses rangs un milieu défensif qui récupère tous les ballons, oriente le jeu, décroche des transversales sublimes et finit par sortir avec 100 % de passes réussies.

La sortie de Diarra a un effet immédiat sur l’équipe marseillaise, qui recule et concède alors quelques situations dangereuses dans sa surface. Une surface où N’Koulou et Rekik, pas encore impériaux, parviennent malgré tout à combler les brèches.

La fin de la rencontre et la fébrilité de la défense troyenne permettront à Alessandrini et Michy d’aggraver le score deux fois dans les cinq dernières minutes, l’ailier profitant d’abord du travail du buteur, avant de lui rendre la pareille quelques minutes plus tard sur un centre tendu devant le but, et de prouver ainsi que les statistiques ne sont pas toujours révélatrices de la qualité d’une performance individuelle.

Au coup de sifflet final, les joueurs de l’OM peuvent exulter ; ils ont parfaitement rempli leur mission sous l’œil torve d’un Franck Passi qui n’aura probablement eu de cesse de se demander pourquoi on a vu une telle différence entre la semaine dernière et cette semaine.

OM-9Du soulagement ? Si peu.

Continuer à travailler

Récupérations hautes, jeu offensif fait de passes courtes, combinaisons retrouvées, le tout sur une pelouse parfaite, le match marseillais justifie l’enthousiasme des joueurs et des supporteurs présents au stade. Un match qui ne doit pourtant pas nous faire oublier les événements récents. Cette parenthèse, aussi dorée soit-elle, ne doit pas occulter le fait que le recrutement est loin d’être terminé et que l’équipe n’est pas encore prête alors même que nous sommes le 23 août.

Peut-être que, pour un homme qui considère le sportif comme secondaire, la saison ne commence-t-elle que lorsque s’achève la période des transferts ; toujours est-il que ce match aurait fait une bien belle entrée en matière pour un club comme le nôtre, où, pour une fois, même la pelouse était à la hauteur.

OM-12Une petite caresse sur le haut du crâne et le chagrin passe

Reste maintenant à espérer que le club passera à la vitesse supérieure en ce qui concerne le recrutement de joueurs manquant à des postes clefs, et surtout à voir cette équipe de l’OM face à une opposition plus talentueuse et mieux organisée. Le fait est que, l’espace de quatre-vint-dix minutes, les supporteurs marseillais ont été fiers de leur club. C’est quand même pas tous les jours.

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Article lu 2656 fois, écrit le par Kenshi Cet article a été posté dans Compte-rendu et taggé , , . Sauvegarder le lien.

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